Comment améliorer la qualité de l’enseignement ?

Comment améliorer l’efficacité de l’enseignement ?

Attention, ceci n’est qu’un avis personnel, subjectif, basé sur mes 13 années d’expérience et d’observation comme instituteur.

Devant les enquêtes internationales peu glorieuses pour notre enseignement (de la Communauté française), j’ai voulu synthétiser les changements importants à apporter au système éducatif pour améliorer ces résultats.

Conclusions de l’enquête Pisa pour la Communauté française : http://levif.rnews.be/actualite/belgique/72-56-10313/enquete-pisa—les-eleves-francophones-en-de-a-de-la-moyenne-.html#

 

3 niveaux, 3 paramètres entrent en jeu dans l’apprentissage :

– L’élève et sa capacité d’apprentissage.

– L’enseignant et ses compétences pédagogiques, psychologiques et culturelles

– Les contenus d’apprentissage

L’enfant

Un enfant sera capable d’apprendre plus rapidement et plus efficacement si :

–         il est bien dans sa tête, s’il est aimé par ses DEUX parents (et son enseignant)

–         on lui a appris à respecter les limites

–         il a pu développer son intelligence via les jeux

–         il a pu bouger, développer la psychomotricité en jouant dans son jardin, en faisant du sport, en travaillant manuellement.  Le mouvement développe la capacité à travailler avec ses deux cerveaux.

–         il n’est pas constamment passif devant la télévision ou sa console de jeux

 

Pour compléter cet avis, je vous invite à lire ma réflexion : « Comment développer l’intelligence ? »

http://dobi.be/comment-developper-lesprit-mathematique-dun-enfant-2/

ainsi que « Comment éviter les troubles de la concentration ? »

http://dobi.be/troubles-de-la-concentration-tdah-causes-consequences-et-solutions/

« Éduquer dans sa globalité »

http://dobi.be/bien-dans-sa-tete-bien-dans-son-corps-bien-dans-son-coeur/

« Enfants rois, plus jamais ça »

http://dobi.be/enfants-rois-plus-jamais-ca/

« 16 règles de base pour éduquer »

http://dobi.be/comment-eduquer-un-enfant-12-regles-de-base/

et d’autres réflexions sur l’éducation

http://dobi.be/category/education/

 

1)      Formation à l’éducation « obligatoire »

L’émission de télévision « Super Nanny » montre à quel point beaucoup de parents ont besoin d’aide et de formations (conseils, encadrement) pour éduquer leurs enfants.

Pour aider les parents à mieux éduquer leurs enfants, je suggère qu’ils puissent suivre gratuitement une formation donnée par des professionnels de l’éducation et de la psychologie.

L’octroi des allocations familiales pourraient être conditionné à cette formation gratuite (pour inciter tous les parents à la suivre).  Dans le cas contraire, les parents les moins cultivés et qui se désintéressent de l’éducation ne la suivront jamais (alors qu’ils en ont le plus besoin)

Suite à cette formation, les parents pourraient demander (gratuitement) l’aide d’un psychologue (ou d’une « super Nanny »).

 

2)      Sanctionner rapidement l’absentéisme des enfants

Beaucoup trop de parents cautionnent et relativisent l’absence de leur enfant à l’école.

De plus, aucune sanction n’est appliquée par ces absences non justifiées.

Ajouté à cela, certains médecins (minoritaires) qui distribuent des certificats de complaisance pour garder leur clientèle.

Solution : Diminuer l’allocation familiale de 25 € pour chaque jour d’absence non justifiée et ceci, dès les premiers jours.

 

L’enseignant

 

1)      Formation continuée recommandée, facilitée et récompensée. 

Elle est plus importante que la formation initiale.

 

La formation continuée est beaucoup plus efficace que la formation initiale. Pourquoi ?

Parce qu’à l’école normale, on nous enseigne des théories alors qu’on a aucune expérience et pratique pour effectuer le transfert, les liens et pour la comprendre.

Tandis qu’avec des années d’expériences, la théorie prend plus de sens et peut être plus facilement appliquée.

De plus, les formateurs sont évalués à la fin des formations, ce qui permet à chaque fois de réajuster le contenu pour s’adapter au mieux aux réalités du terrain, aux besoins des enseignants.  Ceci augmente le niveau, la qualité et l’efficacité de la formation (l’application dans les classes).

Tandis qu’à l’école normale, les professeurs ne sont pas évalués et ne savent donc pas se remettre en question.

 

Beaucoup d’enseignants ne se forment pas. Voici les raisons :

–         Personne ne sait les remplacer.

–         Pour ne pas embêter ses collègues.

–         Parce que c’est une surcharge de travail.

–         Parce qu’ils ne veulent plus apprendre, progresser  et changer leurs pratiques

–         Parce que les lieux de formations sont trop éloignés

 

Pour « obliger » (inciter) les enseignants à se former durant leur carrière, il faut :

–         Récompenser financièrement la formation  (si celle-ci est appliquée dans la classe)

–         Faciliter les remplacements pour ne pénaliser personne

–         Diminuer le traitement de ceux qui ne se forment pas.

 

2)      Évaluer les élèves de manière externe au 1er septembre et  au 30 juin pour évaluer leur progression (et évaluer ainsi la qualité de l’enseignement).

 

C’est la progression des enfants qui compte et qui donne la qualité d’un enseignant et pas le niveau des enfants.

Cette évaluation externe, objective et conforme aux programmes serait un indicateur très important pour l’équipe éducative.

Une valorisation des enseignants pourrait être envisagée sur base de ces évaluations.

 

 

3)      Arrêter les étudiants qui ne conviennent pas.

En effet, certains étudiants non compétents passent (après parfois plusieurs redoublements) et deviennent des enseignants non compétents.

Ces diplômés qui ne devraient pas l’être vont gérer des classes durant 40 ans (et prendre en charge pendant un an plus de 800 élèves durant leur carrière).

La responsabilité de diplômer une personne est donc très grande.

 

De plus, le système de priorité (et la pénurie) va obliger les directions à les engager même s’ils ont constaté des problèmes.

 

Je connais des enseignants qui ne devraient pas l’être,

soit parce qu’ils n’aiment pas les enfants,

soit parce qu’ils n’aiment pas enseigner,

soit parce qu’ils ne se remettent jamais en question et continuent à enseigner de la même manière chaque année, peu importe les lacunes des enfants,

soit parce qu’ils ne maitrisent pas les matières et ne font rien pour les maitriser (par manque de curiosité).

 

Conséquences :

–         Les bons élèves continuent à apprendre seul et avec leurs parents.  Les élèves en difficultés sont lâchés et n’apprennent rien.  Des écarts se creusent de plus en plus entre les bons et moins bons élèves alors que l’école devrait être un facteur d’émancipation pour tous et amener un maximum d’élèves à un niveau minimum.  Cette constatation est prouvée par l’enquête Pisa (voir ci-dessus).

–         Les parents ne respectent plus les enseignants (incompétents), et l’enseignement dont ils constatent les lacunes.

 

 

Les contenus

 

 

1)      « Obliger » l’écriture (et la lecture) de TEXTES chaque semaine  (et former les enseignants à ce type d’enseignement)

 

Trop d’enseignants enseignent l’orthographe de mots isolés, de natures et fonctions de groupes de phrases au lieu d’apprendre aux enfants à écrire.  Quelle perte de temps.

Lire et écrire des TEXTES chaque semaine, c’est l’activité qui devrait occuper le plus de temps pour l’apprentissage de la langue française.

Il faut donc donner les outils aux enseignants d’appliquer ce type d’enseignement et ensuite les obliger à l’appliquer.

On ne peut pas laisser la liberté aux enseignants de ne pas enseigner l’écriture de texte dès le plus jeune âge.  C’est trop important.

 

Cette remarque est aussi valable pour l’apprentissage des langues étrangères où l’on passe encore trop de temps à apprendre du vocabulaire, où l’on parle trop en français au lieu de baigner un maximum l’élève dans la seconde langue.

 

 

Pédagogie Freinet : « Cette pédagogie repose sur l’expression libre des enfants au travers de divers Travaux : texte libre, dessin libre, correspondanceTravaux d’imprimerie et journal scolaire.
La méthode pédagogique de Freinet n’est pas une pédagogie du jeu mais souhaite au contraire donner à l’enfant des responsabilités. C’est pourquoi Freinet a confié à ses élèves la responsabilité et la production intégrale d’un journal, impression comprise. »

http://www.gralon.net/articles/enseignement-et-formation/ecole/article-la-pedagogie-freinet-319.htm

 

 

 

2)      Simplifier et donner du sens à l’orthographe pour perdre moins de temps.

Les heures consacrées et perdues pour apprendre les absurdités de l’orthographe sont beaucoup trop nombreuses.

Pourquoi « des hiboux » avec « x » et des « clous » avec « s » ?

Pourquoi « carotte » avec un « r » et « carrière » avec deux « r » ?

Supprimons toutes ces absurdités, simplifions les règles d’orthographe pour qu’elles soient un outil au service de la langue, au service de la communication et plus un obstacle.

Les pays qui ont une orthographe plus simple, plus logique apprennent plus vite à lire, passent moins de temps à étudier des règles et des mots et peuvent se consacrer plus rapidement et plus longtemps aux vrais apprentissages utiles.

Et l’on constate alors de meilleurs résultats dans les enquêtes internationales.

 

Voir argumentation détaillée :

« Pourquoi simplifier l’orthographe ? »

« 10 proposissions pour simplifier l’ortografe fransaise »

http://dobi.be/simplifions-lorthographe-pourquoi-tant-de-reticences-propositions-de-simplifications/

 

 

Évacuer les apprentissages inutiles.

Exemple : Reconnaitre les groupes de la phrase et leur fonction (subordonnées, coordonnées, juxtaposées, attributs).  Personne n’utilise ces savoirs pour écrire un texte, pourquoi les évalue-t-on encore aux « nouveaux examens communs » ?

Un apprentissage n’est intéressant que s’il est utilisé ou utilisable dans la vie.

 

3)      Baser l’évaluation et les apprentissages sur les comportements des élèves.

Les élèves qui apprennent le mieux, sont les élèves qui ont de bons comportements face à l’apprentissage.

C’est pourquoi, il faut que les objectifs des enseignants, ne soient pas les connaissances, mais le comportement que l’élève va développer pour acquérir ces connaissances.

 

Et ce n’est pas parce que l’on vise ces comportements que l’on délaisse les savoirs.  Un enfant qui possèdera ces comportements va acquérir une foule de savoirs à l’école et SURTOUT en dehors de l’école, par lui-même via les livres ou d’autres médias.

 

D’autres améliorations sont certainement possibles.

Si vous en connaissez, je serais curieux de les connaitre.

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Bruno Dobbelstein

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