Une formation pour tous les parents.

 

Commentaire d’un collègue instituteur

« Voici ce que je vis cette année…. Je ne me plains pas, simplement je me demande si on nous donne bien toutes les cartes en mains pour faire de nos enfants des citoyens responsables, etc…

J’ai donc une classe de 26 enfants en première année. Lorsqu’ils sont arrivés chez moi, je n’ai eu aucun bulletin, rapport ou dossier permettant de connaître les enfants et de travailler en collaboration avec les parents. Sur les 26, sept journaux de classe sont signés régulièrement. Idem pour tout ce qui concerne les avis, les devoirs, les contrôles. De nombreux parents ne se donnent pas la peine de venir chercher le bulletin ou pire, prennent rendez-vous et ne viennent pas.

J’ai eu la visite d’une étudiante travaillant dans une école de devoir parce qu’elle s’inquiétait de l’enfant qui vient chez elle. Je n’ai jamais vu la maman depuis le début de l’année.

Je pourrais allonger la liste encore mais ce n’est pas le but…

Je me demande simplement certaines choses… Certains se plaindraient d’avoir tant d’enfants en classe auprès de la direction ou le PO. Mais ce ne sont pas les bonnes cibles. Les pauvres, ils font ce qu’ils peuvent avec les décrets, les comptages d’enfants et tout le saint tremblement administratif.

Pourquoi les parents ne s’impliquent-ils pas dans le parcours scolaire de leur enfant ? Pire, la plupart ne semblent pas avoir une vie de famille et connaissent mieux la télé que leurs propres père et mère. Beaucoup d’enfants de ma classe ont regardé la célèbre série « Prison Break »… jusqu’au bout. Ils ont donc eu l’occasion de voir la main d’un homme coupé à la hache et d’autres joyeusetés… et ce jusqu’à 22h45. Ils ont 6/7 ans. Je ne sais pas vous, mais moi cela me sidère ! Les enfants ont des cernes jusque par terre, sont épuisés dès la matin. Il est évident qu’ils manquent de sommeil.

Je suis inquiet de l’avenir de notre société lorsque je constate une telle démission parentale et politicienne. »

 

Ma proposition pour éviter cette situation 

Problème : Beaucoup de parents n’ont plus (pas) de repères éducationnels : Que faut-il autoriser ? Que faut-il interdire ? Comment faut-il réagir dans cette situation ?  Que va-t-on penser de moi si j’agis ainsi ?  Suis-je un mauvais parent ?  Mon enfant ne va plus m’aimer si je lui interdit cela.

Conséquence : Ce que nous décrit Vincent ;  une multitude d’enfants-rois ; une multitude de parents démissionnaires ou impuissants ; …

Une solution (parmi d’autres) :  Inciter les parents à suivre des formations à l’éducation.  L’éducation est tellement complexe et difficile à gérer !

Comment :  Conditionner l’octroie (partiel) des allocations de naissance ou familiale à la participation à ces formations.  (Ou augmenter l’allocation à ceux qui y participent, un peu comme on augmente les enseignants qui suivent des formations à l’école de pédagogie)
Les opposants diront : « Et où se trouve la liberté dans tout cela ? »
Réponse : Vous êtes libre de ne pas suivre cette formation.  Le gouvernement est libre de ne pas octroyer (entièrement) les allocations.
Après avoir suivi cette formation, vous êtes toujours libre d’éduquer votre enfant comme vous le voulez (dans le respect des lois).
L’éducation d’un enfant n’est pas un jeu d’enfant.
L’inconvénient des formations volontaires, des dépliants et documents écrits, c’est que celles-ci sont suivies et ceux-ci sont lus par les parents qui en ont probablement le moins besoin.  Pour toucher tous les parents, toutes les catégories sociales (sans vouloir imposer), il faut toucher au portefeuille des gens par une incitation pécuniaire.
Les opposants diront : « Ne va-t-on pas stéréotyper l’éducation ? »
Réponse : Cette formation n’entrerait pas dans les détails des bonnes et mauvaises attitudes et chacun serait libre de choisir d’éduquer son enfant strictement ou plus librement.  Mais les repères principaux, généraux (comme « Appliquer ce que l’on dit » ou « Agir plutôt que radoter plusieurs fois la même interdiction »)  sont identiques à toute éducation.  Autre exemple de repère « Regarder Prison break jusque 22h45″ (peut être) est très néfaste pour un enfant à plusieurs niveaux ».

Les opposants diront :  « Je ne veux pas être obligé de suivre cette formation, je sais ce que je fais »
Réponse : Personne n’est un parfait éducateur.  Tout le monde a des choses à apprendre (ou à partager) en matière d’éducation.
Et la participation à ces formations seraient totalement libre.

Les opposants diront : « On n’a pas à s’immiscer dans l’éducation familiale. Chacun doit garder son rôle et rester à sa place »

Réponse : Je pense que dans certains cas, il faut oser parler.  Ne rien faire, ne rien dire, c’est parfois de la non-assistance en personne en danger.

Savoir que des parents montrent des films d'horreur ou pornos à des jeunes enfants, 

que des parents maltraitent leur enfant  ET NE RIEN FAIRE, NE RIEN DIRE, c'est inacceptable.

Dans le cas contraire, savoir qu'un enseignant humilie ou dénigre des enfants en public ET NE RIEN FAIRE, c'est également inacceptable.

Les parents ont également le devoir de dénoncer des situations qui touchent à l'intégrité physique et morale d'un enfant (qu'il soit le 

sien ou d'un autre).


Êtes-vous partisan ou opposant à cette proposition ?  Seriez-vous prêt, en tant que parents, à participer à ces formations ?  Pensez-vous que cette proposition pourrait aider les parents que vous rencontrez ?  Avez-vous une autre solution, une autre proposition à exposer ?

 

 

Bruno Dobbelstein

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