10 « proposissions »
pour simplifier « l’ortografe fransaise ».
Avant d’énoncer mes 10 propositions, voici un rappel des principales raisons qui doivent amener nos responsables francophones à une grande réforme de l’orthographe.
1) Nous passons 1000 à 2000 h de notre vie à apprendre l’orthographe française, qui devrait être un outil au service de la lecture, de l’écriture, de la communication. Ces heures se déroulent au détriment de l’apprentissage réel de la langue, celle qui sert à mieux comprendre et à mieux s’exprimer.
2) Beaucoup de citoyens sont (anormalement) exclus de l’emploi, de la société pour des raisons orthographiques alors qu’ils maitrisent bien d’autres compétences utiles à leur emploi.
3) Beaucoup de citoyens utilisent leurs connaissances orthographiques comme moyen de supériorité pour mépriser, dénigrer, ridiculiser ceux qui commettent des erreurs orthographiques.
4) La complexité de cette orthographe décourage les étudiants francophones et étrangers à maitriser la langue. La langue française va finalement perdre des adeptes au profit d’autres langues plus faciles à apprendre.
A) Simplifier les règles grammaticales
Supprimer les exceptions
1) Généraliser les pluriels (proposition d’André Chervel)
les animaux à animaus
les cheveux à les cheveus
2) Généraliser la conjugaison de l’impératif présent à la deuxième personne du singulier (TU)
Mange ! à Manges (comme « Écris – Bois – Lis – …)
3) Généraliser l’accord de la troisième personne du singulier
« d » pour tous les verbes en –dre (exemple : Il résout à Il résoud )
OU « t » pour tous les verbes
exemple : Il descend à Il descent
Il mange à Il manget
4) Généraliser l’accord du participe passé
Employé seul, et avec être, on accorde toujours comme un adjectif
Employé avec avoir , on n’accorde JAMAIS (Actuellement, 90 % des participes passés ne s’accordent pas – les personnes n’accordent pratiquement plus le participe passé quand ils parlent)
Cette simplification est expliquée et proposée par un rédacteur éditorialiste français François Pianel qui justifie cette simplification.
http://www.archive-host.com/files/1070864/e17e57f0a68dcb91bcf6cc352a414afe7deec87c/PARTICIPE.pdf
OU
Utiliser SANS EXCEPTION la règle unique de l’accord du participe passé
http://www.aide-doc.qc.ca/le.grammairien/ftp/pp1.pdf (de Charles-Henri Audet)
voir ma synthèse L’accord du participe passé en une seule règle
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, cette règle unique n’est pas une nouveauté, une révolution, mais le principe de base sur lequel se sont créées les règles « traditionelles ».
Voici d’ailleurs ce que dit le professeur de français Charles-Henri Audet
« Le participe passif s’accorde avec son désigné passif
Les règles traditionnelles ne sont pas fausses : elles donnent les bonnes réponses. Mais
elles traitent les cas à la pièce, sur la base de considérations tantôt formelles, tantôt logiques,
et occultent le fondement sémantique du mécanisme. En face des multiples règles d’accord du
participe passé, le commun des usagers doit forcément se dire : ou bien la langue n’est pas
vraiment ma propriété mais celle de quelques génies autorisés qui seuls la comprennent ; ou
bien les règles elles-mêmes, inventées par ces privilégiés, ne sont pas justifiées. L’usage
naturel et les règles de grammairiens témoignent pourtant, ici comme ailleurs, d’une intuition
profonde : une nécessité commune. À prendre pour des règles individuelles et autonomes les
effets d’une seule et même cause, on donne faussement et inutilement à croire que la langue
est compliquée. Bescherelle, comme d’autres linguistes et d’autres grammairiens, le savait
bien, lui qui disait : « On a embrouillé une matière fort simple » (in Hanse, 1987 : 685). »
B) Simplifier l’orthographe d’usage
5) Suppression des doubles consonnes inutiles (proposition d’André Chervel)
appeler à apeler
colline à coline
6) Suppression des lettres grecques (ph – th – y) (proposition d’André Chervel)
orthographe à ortografe
photo à foto
Ces 6 réformes permettraient déjà de gagner quelques centaines d’heures d’apprentissage.
Ci-dessous, vous trouverez d’autres propositions, plus audacieuses.
Je laisse le soin aux linguistes d’analyser la pertinence et la faisabilité des propositions ci-dessous :
7) Limiter le nombre de graphies d’un même son
– remplacer les « ein » par « ain »
o peindre à paindre
o frein à frain
– remplacer les « ei » par « ai »
o neige à naige
o freiner à frainer
– Ajouter un accent grave aux sons « è » qui s’écrivent avec un « e »
o chalet à chalèt
o les à lès
o perdre à pèrdre
o allumette à alumète
– remplacer les « k » et « qu » par « c »
o kangourou à cangourou
o cinq – cinquante à sinc – sincante
o
8) Supprimer les lettres muettes (inutiles)
En néerlandais ou en espagnol, toutes les lettres sont prononcées ! Pourquoi pas en français ?
Gardons les lettres muettes utiles, qui permettent de former le féminin, ou qui permettent d’accrocher un mot à une autre de la même famille.
Exemple : français à française ; trois à troisième ; dent à dentiste
Supprimons certaines lettres muettes :
toujours à toujour
près à prè
deux à deus – deusième
dans à dan
9) Supprimer les exceptions devant « i » et « e »
cigale à sigale
limace à limasse
manger à manjer
musique à musice
guitare à gitare
10) Remplacer les « tion » par « ssion »
récréation à récréassion (comme « commission »)
natation à natassion
patienter à passienter
Bruno Dobbelstein