Comment développer l’esprit mathématique d’un enfant ?

Comment développer l’esprit logique, numérique et spatial (mathématique) chez un enfant dès la naissance ?

 

Quelques parents se plaignent que leur enfant n’a pas de logique ou a beaucoup de difficultés en mathématiques.  Ils me demandent aussi comment je fais pour avoir des enfants qui ont autant de facilités en math.  Je vais essayer de vous l’expliquer ici.

Papa de 3 enfants (7 ans, 6 ans, 3 ans) qui sont (je pense) très logiques et ont un esprit mathématique, je suis persuadé qu’il ne s’agit ni de chance, ni d’hérédité, mais destimulation dès l’enfance.

Loin de moi l’envie de me vanter, je désire avant tout partager avec vous ce qui, pour moi, a développé l’esprit mathématique de mes enfants afin que vous puissiez aider les vôtres à développer leur logique.
 

Les 15 principes de base

1)  Répondez à toutes ses questions.  Expliquez-lui son environnement

Suscitez le questionnement : « Tu sais pourquoi … ? » 

 

Expliquez-lui les panneaux routiers,

expliquez-lui pourquoi il neige,

expliquez-lui les prix qu’ils voient autour de lui,

expliquez-lui les informations qu’il voit sur le GPS,

expliquez-lui les pièces et les billets d’euros,

Même s’il ne comprend pas tout, un enfant est capable de mémoriser et de comprendre très vite les choses qu’il côtoie tous les jours.

2)      Beaucoup d’amour des DEUX parents.

Un enfant mal-aimé, qui n’est pas bien dans sa tête développera plus difficilement son intelligence et sera préoccupé par son manque d’affection.

 

3)      De l’espace pour bouger dès les premiers mois.

–          Le parc plutôt que le maxi-cosi ou que le landau jusqu’à 5 mois

–          Un sol sécurisé (tapis) au lieu du petit parc après 5 mois. 

Pourquoi ?  Offrir la possibilité à l’enfant de ramper, de se retourner ; cela développe la psychomotricité, la latéralité.  Dans un maxi-cosi, l’enfant est coincé. Dans un parc, l’espace est trop petit pour bouger après 6 mois.

–          Pas de « trotteur » qui empêche l’enfant de muscler ses membres, son dos, de se déplacer à 4 pattes (très important)

–         Faire sortir l’enfant dès qu’il marche.  Ne pas rester enfermé dans la maison toute la journée.  Laissez-le bouger, jouer et développer la psychomotricité, faire du sport dans un club ou dans le jardin (natation, vélo, basket, football, badminton, tennis de table, danse,…).

4)      Favoriser le « 4 pattes » et ne pas faire marcher trop vite – pas de trotteur

Une spécialiste (logopède,…) a dit lors d’une formation que la marche à 4 pattes d’un enfant est très importante pour les apprentissages futurs de l’enfant et qu’il s’agit d’une étape à ne pas passer.

Je pense qu’elle a raison, car la marche à 4 pattes, développe la coordination des mouvements (les deux mains et les deux jambes), et donc fait travailler les deux parties du cerveau.

De plus, cette marche développe les muscles et favoriser une bonne posture (et position future).

 

5)      Manipuler la souris et le clavier d’un ordinateur ordinaire dès 2 ans (adibou – lapin malin – winnie l’ourson – …).  

Pas d’ordinateur pour enfants comme « vtech » qui sont très limités et accentuent trop leurs jeux sur les lettres et les nombres (pas très amusant pour un enfant) avec une qualité graphique médiocre.

L’enfant apprend à réfléchir (liens logiques), à manipuler une souris (structuration de l’espace).  Il est actif au niveau cérébral.

 

6)      Proposer un tricycle dès 18 à 24 mois, une trottinette à 2 roues dès 3 ans et de l’espace pour rouler.

Pédaler développe la latéralité, l’enfant doit travailler avec son côté gauche et droit, il fait donc travailler ses deux cerveaux (l’hémisphère gauche et droit)

 

7)      Une bonne hygiène : pas de fumée, des légumes, des fruits, une bonne alimentation, des heures de sommeil en suffisance.

 

8)      Une montre, un réveil, un calendrier de la semaine, un calendrier de l’année sous les yeux (dans la chambre, dans le living) dès 4-5 ans. Cela aide l’enfant à s’y retrouver (demain, on va … ; quand on sera « là », ce sera ton anniversaire )

 

9)      Éviter les longues périodes régulières de télévision et les jeux électroniques individuels (nintendo, ds, playstation).

Ces jeux STATIQUES sont en 2 dimensions.  Pendant qu’ils passent leur temps à cela, ils ne le passent pas à d’autres jeux plus intéressants.  Jouer en bougeant développe la vision spatiale des 3 dimensions (hauteur, largeur, profondeur).

(Mes enfants ne possèderont jamais de DS, de Playstation, d’Xbox,…  car je trouve ces jeux inutiles et inintéressants.  Ils n’apportent pas grand-chose, si ce n’est l’individualisme.)

 

10)  Dès 2 à 3 ans, jouer avec les quantités qu’il voit tous les jours.

Demander à l’enfant de compter ou de reconnaitre le nombre de bonbons, de couverts, de personnes, de bouteilles, de poupées qu’il voit.  L’enfant va comprendre très vite les quantités et les nombres qui sont associés à ces quantités.  Dès 3 ans, apprendre à reconnaître la quantité 1, 2 et 3 avec différents objets (progressivement sans compter).

11)  
JOUER, JOUER, JOUER (avec les autres.)
« Tous » les jeux demandent du comptage (nombre de pions, nombre de joueurs, dés, cartes à jouer, comptage des points, compter pour jouer à cache-cache,…)

Jouer avec ses enfants aux jeux de société dès 3 ans.  Manipuler un dé, avancer des pions, compter les pions favorise les connaissances numériques.  Jeux d’échecs (dès 5-6 ans), jeu de scrabble (dès 6-7 ans), jeux de cartes, jeu de dames, puissance 4,… sont des jeux qui développent l’esprit mathématique et logique.

Tous les jeux d’extérieurs ou d’intérieur qui demandent du mouvement développent la latéralité, la psychomotricité (coordonner, synchroniser les mouvements).

Favoriser le contact avec d’autres enfants (frères et sœurs ou autres) pour favoriser les jeux (le partage, les compromis,…).

Lorsque l’enfant a la possibilité de jouer avec d’autres enfants, interdisez-lui de jouer seul avec sa console de jeux.

 

 40 jeux de société recommandés

12)  Laissez vos enfants se salir.  

Empêcher un enfant de se salir, c’est l’empêcher de bouger, de se défouler, de travailler avec son cerveau.

13) Liberté de penser.  Ne pas en faire des moutons obéissants.


Si la discipline est importante, il ne faut pas exagérer.  Il ne faudrait pas que l’autorité parentale empêche l’enfant de bouger, de travailler, de jouer, de réfléchir, de s’épanouir.

 

14)  Pas de pression sur les performances de l’enfant. 

Laissez-le prendre du plaisir à jouer, à apprendre, à réfléchir,… sans énervement, sans stress mais obligez-le à persévérer, à terminer ce qu’il a commencé. 

  

15)  Éviter le bourrage de crâne, les exercices monotones,…

Tous les apprentissages ci-dessus doivent se faire sans pression, avec un maximum de plaisir, sous forme de jeux, sans contrainte et obligation étant donné que ces apprentissages ne sont pas sensés être connus à leur âge et qu’ils apprendront cela à l’école au moment voulu.  Il faut donc profiter de cette liberté, de cette absence de contrôles scolaires pour aborder tous ces savoirs petit à petit, par le jeu et le plaisir d’apprendre.

Il ne faut en aucun cas proposer des colonnes de calculs à votre enfant (sauf s’il le demande) et le bombarder d’exercices ou de savoirs à mémoriser absolument.

Profitez du repas, des magasins, des déplacements en voitures pour jouer avec votre enfant et expliquer.

 


Conclusion :

Tous les jeux de mouvements développent :

–          la latéralité (et donc le fonctionnement du cerveau gauche et droit simultanément)

–          la coordination des mouvements (et donc la psychomotricité)

–          la vision spatiale en 3 dimensions

–          la musculature (l’enfant s’habitue à bouger, à faire travailler ses muscles, ce qui favorisera les efforts physiques, ce qui évitera l’obésité)

–          le dynamisme du cerveau.

 

Tous les jeux d’extérieur, de société, d’ordinateur développent :

–          la logique

–          le comptage (des pions, des cartes, du nombre de joueurs,…)

 

Expliquer tout développe :

–          Le questionnement de l’enfant, sa curiosité

–          La logique (« J’ai compris, c’est comme ça parce que… et donc si … je pourrai … »)

–          L’envie de réfléchir et le besoin de comprendre.

 

 

Résultat de l’application de ces 15 principes avec mes 3 enfants :

 

À titre d’exemple, mes deux ainés (6 et 7 ans) savent lire l’heure digitale parfaitement, savent calculer combien de minutes il reste avant l’heure suivante, connaissent bien les jours, les semaines, les mois, les années, savent effectuer des calculs comme 5 x 11 ou 0,75 + 0,45 (à 6 ans) ou 5 x 25 ou 1000 :8  (à 7 ans), savent rouler à vélo à 2 roues depuis leur 4 ans, savent jouer aux cartes (whist, rami, barbu,…), savent jouer aux échecs, aux dames, au moulin, au quarto, au pentago, à « Qui est-ce ? », à Uno, à 1000 bornes, aux chevaux, au puissance 4 (depuis leur 5 ans), à Stratego, à Monopoly, ….

La petite de 3 ans, sait reconnaître les quantités jusque 4 sans compter, pédaler à 2 ans, compter jusque 13, manipuler un ordinateur (réaliser des jeux seul), s’habiller et se déshabiller, réaliser des puzzles de 20 pièces, écrire son prénom,….

Et ceci, sans pression, sans bourrage de crâne, sans exercices répétitifs lassants.

Comments

  1. Nesrine, 25 ans :
    je n’ai pas encore d’enfants, je prépare mon doctorat en mathématiques, mais je me pose souvent la question « comment seraient mes enfants, seraient ils comme moi?… » car j’enseigne de temps à autres, et les gens ne savent même pas raisonner, ou se poser des questions pour faire avancer le raisonnement, et pour moi les maths c’est ce qu’il y-a de plus naturel, je veux dire tout est mathématiques, ça peut être complexe… donc oui je pense que ça vient de l’enfance.

  2. pas mal 😉 mais si à l’hérédité n’influence pas nos bambins, il y a des prédispositions et le fait d’avoir des parents qui savent jongler avec les chiffres ça aide….perso je pense que mes soucis en Maths (dès les soustraction) venaient bien d’un pb d’ordre affectif agrémenté de la boule au ventre avant d’entrer dans la salle de classe avec la prof froide et sans pitié ^^ Mais je ne dirais rien à mes enfants, je ne veux pas les « condamner » à se croire nuls… sinon vraiment bien les conseils merci

  3. J’aime beaucoup l’approche simple, sans pression. Elle est facilement réalisable. D’ailleurs, il est bien prouvé que c’est en jouant que l’efant apprend le mieux.

    Je suis maman de 3 petits trésors (6, 4 ans et 5 mois).

  4. Merci de tout ses conseils et surtout non vous ne vous vantez pas. Mais aller faire accepter ça, ce n’est pas facile. Et je le vis avec ma fille de 6 ans qui lit couramment depuis ses 5 ans. Elle est moins bonne en maths mais se débrouille. effectivement, mon erreur était en effet de ne ps vouloir qu’elle se salisse ou lui dire ne fais pas si sinon tu risque cela. Ce que je ne fais pas avec ma deuxième qui se développe plus vite alors que j’en fais moins avec elle. Et oui, j’ai toujours aussi favorisé le jeu. Je dis toujours ^à mes enfants un jeu c’est fait pour jouer alors amuses-toi.

  5. Une très bonne connaissance du développement cérébrale sur les enfants.
    Rien est à contre dire…
    Juste excellent

  6. Tout à fait d’accord, malheureusement par manque de temps et d’attention, je n’ ai pas appliqué ces méthodes à mon fils qui a 8 ans. il a beaucoup de mal avec les mathématiques et le français.

  7. D’accord a 100%.J’ai 2question si possible,est ce qu’il faut se préparer combien de mois a l’avance avant de faire un bébé c’est a dire travaux de la maison?est ce qu’il faut en parler a mes enfants de mon projet de faire une troisième?et quand t-on est enceinte estce qu’il faut beaucoup lire et écrire pour préparer a la stimulation de cerveaux du bébé?Merçi.

  8. Pierre Beule, ingénieur ESEO, le 7/5/2013 :
    Très belle explication, et très bonne analyse. J’aime beaucoup cette esprit cartésien donc l’auteur fait part tout au long de l’article, cet esprit qui ne dit pas seulement « quoi », mais certainement le plus important: « pourquoi », et éventuellement « comment ».

    Très bon article, bonne continuation avec vos enfants.

    Remarque tout à fait personnelle: j’ai moi même été sensibilisé au développement informatique très jeune (5-6ans), on l’on m’expliquait qu’une « variable » pouvait être vu comme un « tiroir » où l’on mettait quelque chose dedans qu’on pourrait récupérer plus tard…
    Pratique par la suite, quand on étudie les « fonctions » en mathématique à l’école f(x)=….

    Je ferai de mon mieux pour reproduire cette expérience.
    A bon entendeur !

  9. Merci beaucoup pour ces conseils, j’en tiendrai compte dans les jours a venir au moment ou il faudra eduquer mes enfants, etant donne que j’ai beaucoup de passions pour les maths depuis mon enfance. Et de plus, je considere les maths comme une science indispensable pour la resolution des problèmes courants de la vie.

  10. Oui tout est exact mais cela n empêche pas d’avoir un enfant dyspraxique découverte t qu a l age de 14 ans et qui a des notes de 17 20 et 14 ect en scientifique et 13 en français de moyenne pour la 1ere fois en seconde générale mais à redouble sa seconde pourtant un enfant très intelligent

  11. Bonjour,

    Quel bel article. Malheureusement je le lis un peu tard.
    Mon fils va sur ses 8 ans. Il a beaucoup de difficultés à lire, beaucoup de difficultés de compréhension, en mathématique également. Nous entrons en perpétuel conflit lorsqu’il s’agit de faire les devoirs..on ne sait plus quoi faire.
    Les instituteurs s’opposent au redoublement car ce dernier est interdit !!!
    En revanche il est passionné de tablette et aime se consacrer aux jeux de déplacements en 3D (ex.minecraft). Il développe également beaucoup de créativité lors de la création en légos qui le passionne également.
    Je suis persuadée qu’il n’a pas eu un bon éveil (étant chez une nourrice) d’une part, mais nous, parents sommes aussi beaucoup pris par notre activité professionnelle. D’autre part, à l’âge de ses 4 ans, l’on m’a découvert un cancer qui a demandé un traitement lourd (chimio/rayons)…Avant cela, un grave accident de voiture qui a coûté la vie à une personne. Donc beaucoup de bouleversements pour un petit bout..et je n’ai surement pas été à la hauteur pour assurer l’éveil de mon enfant.

    Par ailleurs, j’avais beaucoup de difficultés de compréhension étant plus jeune. Je me rappelle très peu de mon enfance, mais je me souviens d’avoir été souvent chez nounou et d’avoir été gardé par la domestique que mes parents employaient. Je ne faisais rien avec mes parents. S’agit-il peut-être des anciennes mentalités ?

    Depuis que je suis rentrée dans le monde professionnel (il y a plus de 20 ans maintenant, j’ai 41 ans aujourd’hui) il y a toujours une certaine phobie, une grosse anxiété au quotidien, une perpétuelle remise en question, une sensation d’être toujours inférieure à tout le monde…).
    Maintenant nous venons d’avoir un second enfant, et je vais essayer d’appliquer tous vos bons conseils.
    Merci pour votre aide.
    Bonne journée.

  12. Bonjour Monsieur,
    Merci pour cet article. Une remarque tout de même : vous semblez mettre sur un seul et même plan la logique, l’aisance en mathématiques, et l’intelligence. Je suis en profond désaccord avec cette vision (que l’on retrouve systématiquement chez les personnes ayant suivi un cursus supérieur scientifique, les ingénieurs par exemple ; j’ignore si c’est votre cas).
    Il existe en effet plusieurs types de logique, il existe des enfants parfaitement intelligents qui ont néanmoins des difficultés avec la pratique des mathématiques, j’ai également rencontré des personnes douées pour les mathématiques qui n’avaient aucune intelligence lorsqu’il s’agissait de « manipuler » des concepts philosophiques, sociologiques et politiques. Certains sont même incapables d’écrire le français correctement et c’est d’ailleurs pour moi une grande énigme quand on considère que la langue française est construite elle-même logiquement et que quelques règles simples permettent à elles seules d’éviter un grand nombre d’erreurs.
    En synthèse, il serait plus indiquer de considérer que vos conseils sont de nature à aider le développement cognitif et logique de l’enfant, ce qui pourra alors se traduire par une certaine aisance dans certains domaines (mathématiques, ou autres).

    Cordialement,

  13. Je ne suis pas d’accord avec votre conseil 9) sur les jeux vidéo :

    >Votre remarque témoigne de votre méconnaissance totale du domaine du jeu vidéo. Tous les jeux ne sont pas « statiques », on est plus dans les années 80.
    Les consoles intègrent désormais des accéléromètres capables de capter la position des joueurs et de proposer des jeux ou le joueur est pleinement actif.
    En outre, les progrès de l’Occulus Rift laissent présager un grand essor du jeu vidéo en 3D dans les années à venir.

    Et contrairement à ce que vous croyez, les jeux vidéo n’apportent pas de « l’individualisme ». Counter Strike sur PC a démocratisé le jeu en réseau en équipe. Deux joueurs voir plus peuvent s’affronter ou collaborer grâce à plusieurs manettes ou via des jeux en lignes comme League Of Legend.

    Votre problème c’est que vous confondez quantité et qualité et que vous n’êtes pas suffisamment curieux. Il est vrai que trop de jeux vidéo peut rendre addictif mais il est réducteur d’affirmer que les jeux vidéo sont néfastes pour le développement de l’enfant.

    5 ans séparent mon commentaire de votre article. Je pense que vos enfants, avec toute la bonne éducation que vous leur avez prodiguée, sont parvenus depuis à vous démontrer que vous aviez tord sur ce point.

    Si vous n’êtes toujours pas convaincu, voici des sources qui vous feront revoir votre copie : http://www.scientistsofamerica.com/index.php?texte=32

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