L’ENFANT EN DIFFICULTÉ
1) Tu aimeras, féliciteras et encourageras chaque enfant (même l’enfant le plus difficile, le plus égoïste, le plus caractériel, le plus prétentieux, le plus pauvre, le plus sale, le plus violent, le plus moqueur, le plus gâté…)
ET tu éviteras toutes les paroles et gestes qui peuvent rabaisser, humilier, dévaloriser telles que que « Tu ne comprends rien ! Tu ne fais que des bêtises. Tu as encore un fois 0/10. Tu es le meilleur de la classe. Tu es le dernier de classe. » (La phrase « Tu es le meilleur de la classe » est reprise dans ce point car elle peut dévaloriser les autres enfants de la classe en les comparant au meilleur. La comparaison et la compétition PEUVENT rabaisser les plus faibles, ceux qui ne sont jamais « le premier, le meilleur »)
2) Tu t’occuperas en priorité des élèves les plus faibles en les plaçant aux premiers rangs et en leur portant une attention particulière ET tu croiras en leurs capacités de progression. Tu éviteras de dire à tes collègues les phrases comme « Il est limité. Il n’y arrivera jamais. C’est un bon à rien. C’est un futur délinquant. etc. » |
CONTINUER À APPRENDRE
3) Tu continueras à te former et à évaluer constamment l’efficacité de tes pratiques pour les ajuster et les améliorer afin d’amener tous les enfants en difficultés à leur meilleur niveau.
4) Tu chercheras à maitriser les matières à enseigner en faisant preuve de curiosité, envers les savoirs que tu apprécies le moins, que tu maitrises le moins. |
SENS DES APPRENTISSAGES
5) Tu donneras de l’utilité et du sens à chaque apprentissage.
a. L’histoire qui sert à mieux comprendre le monde d’aujourd’hui. b. La géographie qui sert à comprendre son environnement, à préparer ses voyages, à lire des plans, des cartes, à savoir se situer dans l’espace,… c. Les mathématiques qui servent à solutionner des problèmes réels. d. Le français qui sert à communiquer et à comprendre les messages. e. Les sciences qui servent à comprendre les êtres vivants, les matières et les phénomènes qui nous entourent. f. L’orthographe qui sert parfois à mieux comprendre un texte, qui s’explique souvent par des mots de la même famille, et qui s’explique par l’origine du mot. (Cependant, certaines règles d’orthographe semblent malheureusement aléatoires, absurdes et inexplicables)
6) Tu enseigneras la langue, le vocabulaire, l’orthographe, la grammaire, la conjugaison à partir de TEXTES ou de livres (ou parfois de phrases) ET tu éviteras d’apprendre l’orthographe des mots en dehors de tout contexte. a. Tu liras ou feras lire tous les jours un texte, une histoire, un livre (ou un chapitre). (Cette activité développe toutes les compétences de la langue, le vocabulaire, la structuration des phrases, la conjugaison, la compréhension des textes,…) b. Tu feras écrire chaque semaine des textes (ou des phrases en 1ère, 2e) à tes élèves.
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APPRENDRE À APPRENDRE
7) Tu éviteras de parler trop longtemps (la moitié de la classe ne t’écoutera pas) et tu rendras les enfants actifs en proposant des mises en situations, des mises en actions (motivantes) afin que l’enfant construise ses savoirs, et développe par la même occasion l’esprit de recherche et la capacité à traiter les données. Exemple : Il est souvent inutile de lire des consignes écrites et claires.
ET tu garderas à l’esprit le précepte suivant : « Ce que j’entends, j’oublie ; ce que je vois, je retiens ; ce que je fais, je comprends »
8) Tu développeras l’AUTONOMIE des enfants en privilégiant les apprentissages de savoir-faire, les compétences transversales, la curiosité, le plaisir d’apprendre, l’esprit de recherche, en enseignant les manières d’apprendre, les manières de lire, en travaillant la métacognition (comment as-tu fait pour réussir ?)… L’enfant pourra ainsi continuer à apprendre en dehors de l’école et par lui-même sans attendre qu’on lui transmette les connaissances.
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SAVOIR ÊTRE
9) Tu développeras un climat de classe de respect, de partage, d’entraide, d’écoute, de travail et de plaisir d’apprendre en montrant l’exemple, en installant des règles essentielles (pas de trop), en réalisant des conseils de classe,…
10) Tu enseigneras avec amour et passion pour ton métier. Tu éviteras de tomber dans la monotonie, la routine qui tue l’envie d’enseigner (en changeant régulièrement d’années et/ou en modifiant régulièrement tes cours et/ou en ayant toujours de nouveaux projets pour ta classe).
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Remarques :
– Même si j’ai écrit ces commandements, je n’arrive pas toujours à les appliquer, mais ils sont un idéal à garder à l’esprit et à essayer d’atteindre d’après moi.
– Ces commandements peuvent également aider les étudiants à mieux connaitre le métier d’enseignant et à les guider dans leur choix.
Bruno Dobbelstein