La nouvelle pédagogie :
réponses à certaines critiques négatives
1. « L’enseignement nivelle par le bas. »
- Je pense le contraire. Il suffit de voir la difficulté des problèmes, des questions de l’examen de fin de sixième et l’on constatera qu’ils sont fort complexes mais aussi fort proches des situations de vie réelles. (Même si l’orthographe y occupe une partie modeste.)
- L’enseignement nivelle par le haut car il axe ses méthodes sur la compréhension du sens (comment et pourquoi ?), la réflexion, la résolution de problèmes complexes, la participation active, l’autocritique, la recherche, la communication, la collaboration, le » conflit « , la motivation,…
2. « Il faut bien préparer l’enfant au secondaire. Dans le secondaire, on se plaint de … »
- L’école primaire n’est pas responsable des lacunes pédagogiques de certains enseignants du secondaire.
- Le programme de l’école secondaire est basé sur les mêmes objectifs, sur les mêmes méthodes de travail qu’au niveau primaire (au moins jusqu’à 14 ans).
Parce que certains enseignants du secondaire ignorent ce programme, ceux-ci se permettent de critiquer négativement l’enseignement fondamental.
- Il ne faut pas préparer l’enfant au secondaire mais à la vie. Le secondaire n’est pas un objectif, ce n’est qu’une autre étape qui devrait permettre à l’enfant de mieux se débrouiller dans la vie, dans son métier
3. « L’ancienne méthode a fait ses preuves. Pourquoi changer ? »
- Il y a aussi beaucoup de preuves que l’ancienne méthode n’était pas la meilleure. (ex : les analphabètes, les personnes sans aucune qualifications, les exclus de la société, les » assistés « , les personnes incapables de se recycler et de s’adapter, celles qui ne veulent pas travailler, celles qui sont dégoutées de l’école, celles qui ne savent pas remplir un formulaire, lire un plan, comprendre un texte…)
- Que la méthode soit » bonne ou mauvaise « , les bons élèves réussissent avec n’importe quelle méthode, avec n’importe quel professeur,… Ceux-ci ne constituent donc pas une preuve.
4. « Les enfants ne savent plus écrire sans faute. »
- L’orthographe ne doit pas occuper tout le temps scolaire. Elle est une compétence importante parmi d’autres. Il y a plein d’autres compétences intellectuelles et sociales à développer
- Écrire un texte ne se résume pas à l’orthographe : la construction de phrases, l’utilisation de mots de liaisons, la concordance des temps, l’utilisation de synonymes et de pronoms, l’emploi d’un vocabulaire précis et adapté, l’ordre des idées,… sont des compétences que l’on oublie parfois.
- Un enfant de 12 ans ne doit pas avoir une orthographe parfaite. Il continue à progresser et à apprendre tout au long de sa vie. (minimum 80 % des mots corrects à 12 ans, 90 % à 14 ans d’après les programmes).
- La nouvelle pédagogie ne bannit pas l’orthographe. Elle prône l’orthographe et la conjugaison contextualisées c’est-à-dire celles qui servent à écrire un texte, à le comprendre.
- N’avez-vous jamais remarqué qu’un enfant commettait des fautes à des verbes, à des mots qu’il savait écrire dans une colonne de conjugaison, dans une dictée, dans un test, dans un exercice ?
5. « L’orthographe est un patrimoine culturel. Elle apprend à l’enfant la rigueur. Elle ne doit pas être modifiée (=> pas de nouvelle orthographe) »
- orthographe est et doit rester un outil de communication. On n’apprend pas l’orthographe pour l’orthographe mais bien pour mieux communiquer
- Si sa complexité est un frein, un obstacle à la communication, à l’apprentissage de la langue, elle perdra son objectif premier.
- écriture ne doit pas être réservée à ceux qui maitrisent parfaitement l’orthographe.Tout le monde doit pouvoir écrire (même avec des fautes) sans faire l’objet de moqueries.
- L’orthographe française est très compliquée et souvent inexplicable. Simplifier l’orthographe permet d’accélérer son apprentissage, de la rendre plus accessible et demande tout autant de rigueur qu’auparavant
(Voir réflexion « Simplifions l’orthographe« )
Bruno Dobbelstein